Réflexion

Entretien

Posté par le 5 mars 2012 dans Daniel Leclerc, Portraits | 0 commentaire

AJ : Quand a commencé ta vie d’aïkido ? DL : Ma vie d’aïkido commence en 1973, à Nancy. Je ne sais pas pourquoi je voulais faire de l’aïkido, mais je voulais absolument en faire. Je pense que ça se rapporte à un souvenir d’enfance : j’ai vu une démonstration d’aïkido quand je devais avoir environ huit ans. Ça m’a tellement fasciné que c’est, je pense, à ce moment-là que j’ai pris inconsciemment la décision de pratiquer l’Aïkido. Je me suis donc inscrit au SHOBUKAI de Nancy dès que je suis devenu indépendant, notamment au niveau de la voiture. Encore aujourd’hui, je ne regrette pas ce choix, parce que j’y ai rencontré un enseignant (Paul Friedrich) et des pratiquants qui ont su me transmettre leur passion pour cet art. Trois mois après mon inscription, je participais à mon premier stage et y rencontrais pour la première fois Tamura Sensei et Tiki. C’est un souvenir plutôt marquant. Le stage se tenait à Belfort, en décembre 1973. Je ne me souviens plus précisément pourquoi, mais nous sommes arrivés en retard et le cours avait déjà commencé. À cette époque, les stages ne se déroulaient pas dans de grandes structures comme aujourd’hui et il y avait beaucoup moins de monde. Bref, au moment où j’ai ouvert la porte pour entrer dans le dojo – il fallait passer par le dojo pour aller au vestiaire –, Sensei était en train de démontrer un mouvement au sabre avec Tiki et ils ont tous les deux poussé un kiaï tonitruant, qui m’a un peu… saisi, c’est le mot juste. Ce n’était pas de la peur, non ! J’ai été saisi comme quand j’entends des grandes orgues, un picotement particulier à la base de la colonne vertébrale. Chaque fois que j’écoute des grandes orgues, j’ai cette même sensation. La cornemuse aussi. Donc mon aventure en Aïkido commence en 73. C’est aussi l’époque où Chiba Senseï commençait à diriger des stages en France, en Belgique, en Suisse. Comme j’étais étudiant et que je disposais d’un peu de temps, la passion et l’enthousiasme aidant, j’ai suivi Chiba Senseï dans tous ses stages. Il m’a appris la chute…, à mon corps défendant. Je me souviens qu’à cette époque, il avait un uke anglais du nom de Mikel. À chaque fois qu’il l’appelait pour démontrer, j’avais mal pour lui. Ce type était littéralement détruit. À l’occasion d’un stage, il s’était « amusé » à compter toutes ses blessures et en avait dénombré 35 ! Mais je ne regrette pas mon apprentissage avec Chiba Senseï qui devait avoir, à cette époque, moins de trente cinq ans, Il était tonique et vigoureux, mais il m’aimait bien. Il me prenait fréquemment comme uke. Avec lui, je « dérouillais ». À l’occasion d’un stage, il a appelé Tiki pour qu’il traduise quelque chose qu’il tenait absolument à me dire : « Dis à ce type qu’il a bon corps pour faire Aïkido. Alors qu’il ne m’oblige pas à le détruire ! ». J’avoue que cette phrase m’a laissé longtemps perplexe et c’est seulement après de nombreuses années que je l’ai comprise, enfin je crois ! Je pense qu’il voulait parler de ma façon de faire Uke, c’est-à-dire la différence entre : subir et accepter. AJ : Quel âge avais-tu en 1973 ? DL :...

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L’histoire du Kappa

Posté par le 5 mars 2012 dans Histoire et philosophie, Malcolm Tiki Shewan | 0 commentaire

  Ceci est un kakimono de Yamaoka Tesshu. Cette calligraphie, comme presque tout dans la vie de cet homme remarquable, est liée au Budo et à l’art du sabre. Cette illustration a été choisie pour décorer les T-shirts commémorant le 19ème anniversaire du stage des Iles de Lérins à Cannes (du 13 au 16 mai 1999). Elle a de nouveau été utilisée lors des 20ème et 21ème et le Kappa est finalement devenue le logo du stage. Suite à la demande pressante de nombreux pratiquants sur le sens et l’esprit de cette calligraphie, le texte accompagnant l’illustration pourrait se traduire ainsi :   Ne pas se tenir en retrait En cherchant à protéger son cul. Dès que se présente la moindre ouverture, profitez-en.   * A ceux désireux d’en apprendre plus sur Yamaoka Tesshu, je recommande vivement le livre de Johnn Stevens : « Sword of No-Sword ».   Voici maintenant quelques explications sur ce petit être glissant comme une anguille, extraites du livre : « Japanese Mythology » de Juliet Piggot.   Le Kappa est une créature plus intelligente que l’Oni (ogre) et n’est en aucune manière foncièrement méchant puisqu’il peut être amadoué par l’homme et qu’il est connu pour avoir enseigné certaines connaissances aux humains, en particulier l’art de rebouter les os. Certains croient que le Kappa est d’origine Aïnu, d’autres qu’il descend du singe, messager du dieu des rivières. Les Kappa ressemblent au singe, mais sont dépourvus de fourrure. Ils ont parfois des écailles ou une carapace de tortue. Ils sont environ de la taille d’un enfant de 10 ans, de couleur jaune verdâtre et ils se distinguent essentiellement par un creuset au sommet de leur crâne. Si l’eau qu’il contient est renversée, les Kappa perdent immédiatement leurs pouvoirs. Ils vivent dans les rivières, les mares ou les lacs et sont des sortes de vampires se nourrissant par l’anus de leurs proies. Le sang des chevaux ou du bétail les satisfait tout autant que celui des humains. On pensait qu’un corps mort par noyade présentant un anus distendu avait été victime des Kappa, comme d’ailleurs les enfants ou les adultes noyés dont les corps n’ont jamais été retrouvés. Les Kappa sont aussi connus comme étant capables de violer les femmes, une caractéristique qu’ils partagent avec les Oni. En dehors du sang, ils aiment les concombres et un moyen de les amadouer est de jeter des concombres portant le nom et l’âge des gens dans l’eau des rivières où vivent les Kappa. Ainsi, ils n’attireront pas ces personnes dans leurs griffes. Une autre caractéristique des Kappa est leur capacité à tenir une promesse et il existe beaucoup d’histoires de promesses faites entre des hommes et des Kappa, souvent à l’avantage des premiers. En dépit de leurs habitudes dégoûtantes, ils sont étrangement polis et cela se retourne souvent contre eux car, en s’inclinant pour saluer une éventuelle victime, ils renversent l’eau au sommet de leur tête et perdent leurs pouvoirs. Les histoires qui suivent illustrent parfaitement l’honnêteté et la politesse du Kappa. L’un des aspects récurrents des rencontres avec les Kappa est que lorsqu’il défie un humain en combat singulier, il est essentiel d’accepter et d’espérer que le Kappa ne gardera pas sa tête droite durant la rencontre, car l’humain peut alors exiger une promesse du Kappa affaibli....

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Les grades en Aïkido

Posté par le 5 mars 2012 dans Histoire et philosophie, Malcolm Tiki Shewan | 0 commentaire

  Avant d’aborder le système de grades qui est actuellement employé dans la discipline d’Aikido il serait utile de faire un bref résumé historique de la notion de grades au sein des pratiques martiales japonaises.   LE SYSTEME MENKYO-KAIDEN A l’époque où les diverses disciplines avaient obligatoirement une raison d’être pratique (applications en situations réelles combatives) il est évident que le pratiquant remplissait son devoir de guerrier soit en gagnant et en restant en vie, soit en sacrifiant sa vie pour gagner, soit en perdant. Les choix n’étaient pas particulièrement grands en ce qui concernait son efficacité combative. La notion d’un système de grades base sur un évaluation de capacités combatives aurait été, pour ainsi dire, un non-sens. En revanche, chaque école avait besoin d’un système pour reconnaître les capacités d’enseignement du pratiquant en tant que transmetteur des structures techniques, philosophiques, ethiques et autres de l’école. C’est ainsi que fut institué le système Menkyo-Kai den. Celui-ci, je le répète, n’était absolument pas basé sur l’efficacité personnelle du pratiquant mais constituait, plutôt, un certificat assurant qu’il avait accompli une certaine étude au sein d’une école et qu’il pouvait retransmettre (selon les règlements intérieures propres à chaque école) la partie du curriculum de l’école qu’il avait maîtrisée et qu’il était autorisé à enseigner. Aujourd’hui, la confusion est né du fait qu’un pratiquant, possesseur d’un diplôme d’enseignant de haut-niveau de l’école, devait forcément être très efficace sur le plan combatif. Cette distinction est fondamentale si l’on veut comprendre le problème des grades historiques ou actuels. Dans le système Menkyo, il existait, généralement, 3 à 5 certificats, donc niveaux d’enseignant. Le premier certificat s’appelait « Oku-Iri » et il avait pour but de sanctionner que l’élève avait accompli son étude des bases et pouvait être considéré comme véritablement membre de l’école. Ceci exigeait une dizaine d’années d’apprentissage (à raison de plus de 3 heures par semaine!) durant laquelle il se familiarisait avec le curriculum de base. Si on devait faire une comparaison avec les grades Dan, on pourrait dire que Oku-Iri correspond au niveau de connaissance d’un 4em ou 5em Dan, alors que dans le système classique il est la toute première qualification décerné. En principe, ce certificat comprenait très peu de qualifications à l’enseignement et cela seulement en présence d’un instructeur plus qualifié et à sa demande. C’est l’entraîneur. Venait, ensuite, deux certificats de qualification d’instructeurs : le Sho-Mokuroku et le Go-Mokuroku. Ces deux niveaux correspondaient respectivement à Assistant-Instructeur et Instructeur soit dans le système Dan, aux niveaux se situant entre 5ème et 7ème Dan. Ils devaient être parfaitement familiarisés avec le curriculum technique de l’école, et ils jouaient un rôle important dans la formation des jeunes élèves et dans la vie de l’école. Le certificat de Menkyo ou Menkyo-Kaiden signifie la maîtrise et son détenteur est pleinement qualifié pour tous les aspects de l’enseignement de l’école. On peut dire qu’il correspond symboliquement au 8em Dan actuel. Je n’en dirai pas plus concernant les qualifications du Menkyo sauf qu’il pouvait, à ce stade et si l’école l’estimait nécessaire, ouvrir son propre dojo ou école. En effet, la maîtrise impliquait une certaine liberté d’action.   LE SYSTEME KYU-DAN Le système KYU-DAN est une invention relativement récente dans les disciplines dites Shin-Budo; il date de la fin du siècle dernier et du début du si siècle...

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Aïte / Tori / Uke

Posté par le 4 mars 2012 dans Notions fondamentales, Toshiro Suga | 0 commentaire

  Commençons par le terme Aïte. Ce mot fréquemment utilisé en Aïkido est composé de deux Kanji  ou caractères chinois.   Le premier, « Aï », est homophone du « Aï » de l’Aïkido mais son sens est bien différent. Pour comprendre sa signification nous allons étudier les caractères le composant. Comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-contre « Aï » est un Kanji lui-même composé de deux caractères distincts, ceux de l’œil et de l’arbre. L’œil représente une personne observant un arbre. L’idée qui est transmise ici est celle de deux entités se faisant face et étant distinctes. L’idéogramme transmet donc l’idée de l’autre mais aussi celle d’opposition, d’ennemi ou d’adversaire.   Le second caractère « Te » est très connu. Il est utilisé dans de nombreux termes d’Aïkido tels que KataTE dori de même que dans KaraTE. Il représente la main. De même que l’œil symbolise l’humain dans sa totalité la main est elle aussi l’image d’un être dans son entièreté. Dans toutes les cultures du monde la main a d’ailleurs un statut très particulier. Ainsi en Europe on demandait traditionnellement la MAIN de la personne que l’on souhaitait épouser. Cette main représentait alors de la même manière qu’en japonais l’être dans sa totalité. Dans le terme Aïte que nous étudions la main prend toutefois un autre sens. Elle est le membre qui tient l’arme et représente par extension l’arme elle-même. Aïte devient alors l’adversaire armé qui nous fait face. Le terme Aïte seul est peu utilisé au Japon et lorsqu’il est employé il est généralement associé à d’autres termes qui le précisent. On trouve ainsi par exemple Keiko-Aïte, le partenaire d’entraînement. En se popularisant le terme Aïte a perdu de sa force d’origine et est devenu graduellement le symbole d’un partenaire plus que d’un ennemi, rejoignant peut-être en cela le message de l’Aïkido…   Nous allons maintenant étudier les termes Tori et Uke. A leur origine se trouvent les mots Torite et Ukete qui étaient probablement plus usités lors de l’époque Meïji. Tori est composé de deux Kanji symbolisant la main et l’oreille. Au temps des guerres féodales un guerrier était récompensé en fonction du nombre d’adversaires abattus sur le champ de bataille. Ceux-ci étaient généralement comptabilisés par le nombre d’oreilles coupées que présentait le bushi… Le Kanji utilisé pour Tori se prononce normalement Toru et signifie prendre. Lorsqu’un Kanji est associé à un autre pour former un mot composé sa prononciation change. Toru auquel on a adjoint le caractère « Te » que nous avons vu plus haut ne se prononce plus donc ToruTe mais ToriTe simplifié en Tori à l’usage. Uke enfin représente deux mains qui se transmettent un élément dans son intégralité, comme lorsqu’on fait passer des pièces d’une main à l’autre avec l’idée qu’il n’y a ni perte ni chute. Le terme transmet donc l’idée de recevoir. Tori est donc celui qui « prend » le corps de l’autre et exécute la technique et Uke est celui qui « reçoit » la technique. Uke ne chute donc pas simplement et n’est pas le vaincu. Il y a une notion d’échange où, sans perte, les deux partenaires travaillent ensemble, tout autant dans le rôle de Tori que dans celui de Uke qui est trop souvent négligé. L’étude des Kanji nous amène...

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Omote / Ura

Posté par le 4 mars 2012 dans Notions fondamentales, Toshiro Suga | 0 commentaire

           Omote  Ura L’Aïkido se décline aujourd’hui en plusieurs courants, chacun influencé par la sensibilité et la compréhension de son chef de file. Les formes techniques varient selon les écoles, et les noms mêmes les désignant diffèrent. Il existe toutefois des termes qui décrivent des principes essentiels qui sont partagés, à ma connaissance, par tous les styles. Parmi eux je voudrais aujourd’hui vous présenter les concepts omote et ura.   Analyse des kanjis omote et ura   En France omote et ura sont couramment traduits par positif et négatif. Si ces mots reflètent bien une partie du sens de ces termes, ils ne traduisent qu’une infime partie de ces concepts qui sont liés à l’essence même de la culture japonaise. Commençons par analyser les kanji.   Omote est composé de deux idéogrammes. La partie supérieure est le kanji de « poil », ou « ke ». Celui du bas représente un col recouvrant le corps, donc par extension le vêtement. Omote symbolise donc ce qu’on offre à la vue, ce qui est visible, et par extension la « face », « l’extérieur », « le premier », « l’avant » et tout ce qui est « officiel ». « Budo wa bushi no omote gei » est une expression que l’on peut traduire par « l’art fondamental des guerriers est la Voie martiale ». Omote prend donc ici une signification plus forte que l’idée de face ou officiel et prend le sens de fondamental, voire essentiel.   Ura quant à lui est un kanji composé de trois parties. La partie supérieure symbolise un col. La seconde est le caractère représentant un champ. Elle porte l’idée de division claire, ce sens est lié à la fabrication des kimonos dont les coutures intérieures étaient la racine cachée mais indispensable de la beauté extérieure. Le sens est d’ailleurs renforcé par la partie du bas qui symbolise l’habit. Traditionnellement l’idée de l’élégance au Japon est quelque chose de digne et discret, à tel point que ce sont souvent les parties intérieures du kimono qui sont les plus richement décorées. Ura signifie ce qui est intérieur, l’envers, pile (par rapport à face), l’arrière ou ce qui est clairement limité dans le sens de ne pas sortir d’une surface. Par extension cela symbolise tout ce qui est caché, inattendu voire inimaginable.   Après analyse, il apparaît clairement que les traductions de omote et ura en « positif » et « négatif » sont très limitatives, et cela particulièrement pour ura dont le sens de caché, voire inconcevable ou inimaginable est plus fort que celui habituellement retenu.   Un concept spirituel…   Les concepts d’omote/ura sont très liés à ceux de honne et tatemae. Tatemae qui peut se traduire par « façade » est ce que l’on exprime en public et est lié à omote. Honne se traduit par « véritable sentiment » et correspond à tout ce que l’on garde caché afin de ne pas perturber l’harmonie. Ce concept est évidemment proche de celui de ura. La culture japonaise est une des plus complexes au monde et le dépouillement apparent qui la caractérise de prime abord, omote, est le résultat d’une réflexion profonde attachée aux moindres détails, ura. Ainsi, la simplicité que l’on perçoit dans la cuisine, l’architecture, la poésie et les budo japonais est en réalité le résultat d’un travail acharné obéissant à des règles d’une sophistication extrême.   … appliqué à la technique   Le concept d’omote...

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Tenkan

Posté par le 4 mars 2012 dans Notions fondamentales, Toshiro Suga | 0 commentaire

Comme irimi, le terme tenkan est composé de deux caractères.   Le premier, ten, est formé de deux parties. La partie gauche symbolise le véhicule. La partie droite est elle-même divisée en deux parties, haute et basse. La partie haute représente une pelote de fil et un contrepoids qui étaient utilisés lors du tissage tandis que la partie basse symbolise I’unité de mesure japonaise sun, qui correspondait à la largeur d’un doigt de la main. Cette unité est encore utilisée au Japon avec les shaku pour donner la longueur d’une lame de sabre. Ensemble, ils évoquent un geste circulaire.    Ten transmet donc l’idée de tourner, pivoter.       Le second caractère, kan, représente une femme en train d’accoucher. Il symbolise le changement qui s’opère dans le corps de la femme à l’instant où l’enfant qu’elle porte vient au monde.   Kan transmet donc l’idée du changement.     Liés, ten et kan représentent en Aïkido le principe qui nous permet de changer la situation en modifiant notre position par un pivot. Notez que concrètement irimi est généralement un pas vers l’avant et tenkan un pivot. Ils sont parfois combinés et irimi tenkan est donc un pas suivi d’un pivot comme dans la technique uchi kaïten nage effectuée sur l’attaque shomen uchi. Toshiro...

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Taï Sabaki

Posté par le 4 mars 2012 dans Notions fondamentales, Toshiro Suga | 0 commentaire

  Taï sabaki est une autre expression composée de deux caractères. Taï est un des nombreux kanjis qui avec de légères nuances signifient corps. Celui-ci est composé à gauche d’une partie représen­tant les os, et à droite d’une partie transmettant l’idée d’abondance. De nombreux os sont donc une des images du corps.       Sabaki est composé de trois parties. A gauche une main, au centre une articulation de deux os, et à droite un couteau. Sabaki qui donne le verbe sabaku transmet donc l’idée de séparer, déméler, mettre en ordre.     En Aïkido, taï sabaki est le déplacement du corps par lequel on reprend l’avantage. Une des erreurs fréquentes est de croire que taï sabaki est un déplacement particulier. Taï sabaki est un principe qui ne désigne aucune action en soi, contrairement à irimi, tenkan, ou irimi tenkan qui sont tous des taï sabaki. Toshiro...

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Irimi

Posté par le 4 mars 2012 dans Notions fondamentales, Toshiro Suga | 0 commentaire

    Le terme irimi peut avoir plusieurs interprétations. En Aïkido, il désigne l’action de rentrer. Comme on peut le voir sur le schéma irimi est composé de deux caractères.     Celui du haut, iri, signifie entrer. Il représente l’entrée d’une maison.       Le second kanji, mi signifie le corps. Il représente une femme enceinte. Le corps ici est donc lié à une idée de plénitude. Irimi est donc l’action de rentrer avec le corps.    Ce terme est présent dans toutes les écoles d’arts martiaux japonais même si son application technique présente évidemment des variations. En Aïkido, irimi est une notion fondamentale à tel point que maître Tamura explique dans son livre « Aïkido » que selon O Senseï, l’Aïkido est irimi et atemi. Irimi est évidemment un principe présent dans irimi nage, mais doit aussi être présent dans toutes les techniques. Irimi est l’engagement total et sans arrière-pensée du corps dans l’action. Toshiro...

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Malcolm Tiki Shewan

Posté par le 3 mars 2012 dans Malcolm Tiki Shewan, Portraits | 1 commentaire

  6ème Dan Aïkido   Brevet d’Etat 2ème degré   Chargé d’Enseignement National de la Fédération Française d’Aïkido et de Budo   Directeur Technique de la Fédération Européenne de Iaïdo     Né le 19 Mai 1951 à Somerville dans l’état de New Jersey aux U.S.A. Très tôt, dés l’age de 6 ans il commence la pratique de l’escrime (épée et sabre) sous la direction de Maître Frederick Rhodes, ancien officier prussien, parmi les plus fines lames d’Europe, au RHODES ACADEMY OF FENCING. A 8 ans, il débute le Judo au renommé BUDOKWAI DE LONDRES. En 1962, de retour aux U.S.A. il se consacra exclusivement à l’escrime sous la direction de Maître Rhodes. Ce fut au Rhodes Academy qu’il fit ses premiers pas dans l’étude du IAIDO, l’art du dégainage du sabre japonais, sous la direction d’un maître japonais de Kendo et de Iaido, le Révérend Khan, moine bouddhiste au temple Zen de New York.   A 17 ans, profondément intéressé par cette pratique, il suit assidûment des cours sous la direction de Maître Otani Yoshiteru, enseignant de Tenshin Sho Jigen Ryu et Muso Shinden Ryu.   A 18 ans il termine ses études secondaires au Portsmouth Priory aux U.S.A., et sa réussite aux University Entrance Exams lui permet de poursuivre des études de LANGUES MODERNES à l’UNIVERSITE D’OXFORD en Angleterre. Il étudie le français, l’italien, l’allemand, l’anglais ainsi que le latin et le grec ancien. Il y continue sa pratique de l’escrime sous la direction de Maître Bela Imregi et son étude du Iai a chacun de ses voyages aux U.S.A.   A 19 ans ses études le conduisent à Lausanne en Suisse où il poursuit ses études de langues modernes. Il commence l’AIKIDO à l’AIKIKAI de LAUSANNE avec J.M. Burnier et D. Brunner comme professeurs. Peu de temps après, il fait la connaissance de Maître Tamura Nobuyoshi. De l’avis de M. Shewan, cette rencontre fut le tournant de sa vie. Il abandonne l’escrime pour s’adonner entièrement à l’étude de l’Aikido et d’autres disciplines martiales japonaises aux cotes de Maître Tamura. Dès ce jour, il consacre 4 à 6 heures à sa pratique quotidienne de l’Aikido jusqu’en 1981, date à laquelle M. Shewan entreprend un voyage de 15 mois au Japon.   En 1972 il se voit délivre le Premier Dan d’Aikido.   En 1973 M. Pierre Chassang lui propose un poste d’enseignant à l’Aiki Club de Cannes. Honoré par l’offre, il déménage de Suisse pour venir habiter Cannes. La proximité de Maître Tamura lui fournit une occasion inespérée de le suivre avec assiduité. En 1974 il obtint le diplôme d’enseignant FUKUSHIDOIN et se voit confier des taches de responsabilité technique (DTR) au sein de l’U.N.A. (l’Union Nationale d’Aikido), particulièrement en Midi-Pyrénées et en Côte d’Azur. Il contribue par ses cours réguliers à la fondation de la Fédération Monégasque d’Aikido. A cette même période, du fait de son activité au sein de l’U.N.A., un dossier complet est déposé à son nom pour l’obtention du Diplôme d’Etat 2em degré de professeur d’Aikido par équivalence avec l’ensemble des cadres fédéraux. Cependant la loi de l’époque ne prévoyait pas la délivrance de ce diplôme aux personnes de nationalité étrangère. Néanmoins, M. Shewan a continué de remplir son rôle de Responsable Technique Fédéral qu’il n’a cessé d’assurer depuis. Il obtint le 2ème...

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Daniel Leclerc

Posté par le 3 mars 2012 dans Daniel Leclerc, Portraits | 0 commentaire

    5ème Dan Aïkido (Aïkikaï So Hombu)   Kuden de la Fédération Européenne de Iaï (équivalent 5° – 6° Dan)   Shomokuroku de la Shinto Muso Ryu Jo Jutsu (équivalent 5° – 6° Dan)     Né le 25 octobre 1954 1973 Septembre: début de la pratique au club universitaire de la faculté de Nancy (dans le Nord-Est de la France) et au SHOBUKAI de Nancy sous la direction technique de Paul Friedrich, professeur D.E. 3ème dan. Novembre: premier stage et première rencontre déterminante avec Pierre CHASSANG (6ème dan) le plus ancien pratiquant français – voire européen – d’AIKIDO, l’un des dirigeants des instances françaises et européennes (ACFA et ACEA) et responsable technique de l’AIKI Club de Cannes. Décembre: SOCHAUX – premier stage national sous la direction technique de Maître TAMURA (8ème dan). Première rencontre avec Malcolm Tiki SHEWAN (6ème dan), spécialiste d’IAI (art de dégainer le sabre) et de KEN (escrime japonaise). Début d’une longue amitié et d’une étroite collaboration, toujours actuelles. 74 à 76 Février 74: (FONTAINEBLEAU) – première rencontre avec Maître CHIBA (8ème dan) et avec certains gradés de l’époque (ayant commencé leur pratique avant la venue de Maître TAMURA en France (1964) et élèves, pour la plupart, de Maître NORO) dont – pour ne citer que ceux avec lesquels les relations d’amitié ont perduré: René VANDROOGENBROECK, Michel BECART, Paul MULLER… De cette période et jusqu’au départ au service militaire (en avril 76 à la Martinique), participation systématique à tous les stages européens organisés sous la direction technique de Maître CHIBA (qui résidait en Angleterre): Paris, San-Sebastian (Espagne), Bruxelles, Strasbourg, Zurich, Bruges, Madrid, Bangor (Pays de Galles), St Maximin la Ste Beaume (siège social de l’ACEA), pour les principaux. Durant cette période, Maître CHIBA s’est occupé personnellement de ma formation (uke quasi exclusif avec Tiki Shewan), notamment au niveau de l’UKEMI et du KEN. Début 76, Maître CHIBA fait part de son intention de retourner au Japon. Au cours du dernier stage organisé sous sa direction en Europe durant cette période (près de Bruges en Belgique), Maître CHIBA m’a très vivement encouragé à poursuivre ma pratique, ajoutant que «j’avais un bon corps pour çà». Parallèlement, je n’ai cessé de suivre Maître TAMURA, dont la maîtrise technique ne cesse de m’impressionner encore aujourd’hui. Parmi les nombreux stages que j’ai suivis sous sa direction durant cette période, Madrid et les stages de St Maximin la Ste Beaume resteront gravés dans ma mémoire comme le souvenir d’une ambiance, d’une qualité de travail et d’un état d’esprit aujourd’hui révolus. Sans oublier un stage à Strasbourg en 1975 au cours duquel Maître TAMURA a confié à Tiki la direction de son cours pour une initiation des stagiaires au IAI et l’a très officiellement recommandé pour la pratique de cet art. C’est à cette occasion que je l’ai pratiqué pour la 1ère fois. 1975 a également été marqué par la 1ère visite du DOSHU en Europe. J’ai participé à l’ensemble des manifestations organisées à cette occasion en France et en Belgique, tant sur que hors tatami. Avril 1976: départ au service militaire et affectation à Fréjus, ce qui m’a permis de me rendre fréquemment à Cannes pour pratiquer avec Tiki qui y résidait depuis 1974. Juillet 1976: départ pour la Martinique pour une année durant laquelle j’ai pratiqué avec les autochtones...

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