Qu’est-ce qu’un Dojo ?

 

     

   Do : La voie en tant que cheminement spirituel

         Jo : Le lieu

 

 

 

   Ce qui fait véritablement d’un lieu un Dojo, c’est l’Etiquette. Tout dans le Dojo est régi par elle, de par sa disposition et ses orientations. Le calme doit y être respecté pour pouvoir recevoir l’enseignement prodigué, rechercher correctement dans la pratique avec les autres. Bien plus qu’un lieu, c’est un esprit, chacun à la responsabilité de faire du lieu de pratique un véritable Dojo et non une salle d’entraînement.

     Le mur d’honneur

  C’est le mur principal, sans lui, pas de Dojo. En extérieur, on prend souvent une représentation matérielle (un arbre, un mur, une haie…), lorsqu’il n’y a rien, on prend la direction du soleil levant.

Sur ce mur est exposée la photo du fondateur de l’aïkido, O Senseï Moriheï Ueshiba. On peut aussi y mettre la photo du maître contemporain que l’on suit, des calligraphies, des gravures, des fleurs…

Le mur d’honneur peut recevoir plusieurs noms :

              ― SHINZEN : Là où un petit autel Shintô peut être dressé.

             ― KAMIZA : C’est le siège des Kami (divinités Shintô ; Ka : caché ; Mi : le corps ; Za : siège, position)

             ― SHOMEN : S’applique pour un mur d’honneur ayant la  même fonction dans plusieurs budo, évitant ainsi qu’il soit trop surchargé par les photos ou les calligraphies.

 

  Ce mur d’honneur va régir toute la hiérarchie du Dojo, pour les placements, les saluts…

     Le mur inférieur

  Face au mur d’honneur, le SHIMOZA représente une avancée de l’inférieur au supérieur en pénétrant dans le Dojo. C’est en son centre que se trouve l’entrée dans un Dojo idéal.

     Le côté supérieur

  Le JOSEKI est le côté droit lorsqu’on est face au Kamiza. C’est le côté des élèves les plus avancés.

     Le côté inférieur

  A gauche, le SHIMOSEKI est le côté où se tiennent les débutants.

 

 

  Comme on l’a déjà dit, chacun a sa place, lors des saluts collectifs, dans le Dojo ; l’élève le plus ancien sera plus près du Joséki, le plus récemment arrivé, près du Shimoséki. Lorsqu’il y a plusieurs rangées, les plus anciens sont plus proches du Kamiza tandis que les nouveaux, proches du Shimoza. Donc les placements se font selon deux critères :la largeur et la profondeur.

Historiquement, les raisons de cette manière de se placer sont diverses. D’abord, les élèves les plus récent devaient entretenir, nettoyer le Dojo et donc montaient sur le Tatami après les anciens. De plus, en hiver, ces places étaient les moins confortables car plus près de la porte et il semble que ce genre d’endurcissements faisaient partie intégrante de la pratique. Une deuxième raison est en relation avec la confiance que le senseï accordait à ses élèves, en effet ne connaissant pas les nouveaux arrivés, ils étaient à sa droite étant le côté le plus facile à atteindre au moment de dégainer le sabre. Enfin, la raison symbolique qui marque une progression, un cheminement dans la pratique.

    Lorsqu’on pénètre dans un Dojo, chargé de toutes ses affaires ( armes, sacs…), on pose tout près du Shimosa et l’on salut en direction du Kamiza depuis l’entrée. C’est le tout premier signe de respect envers le Dojo.

    Si l’on est spectateur, on peut se placer de dos à n’importe quel mur sauf au Kamiza. La discrétion maximum est de rigueur, ainsi on parle à voix basse et on salut les gens que l’on connaît sur le Tatami à distance. Il n’y a pas de salut avec de grandes effusions, des tapes dans le dos, etc. Durant les saluts généraux, le spectateur est debout, silencieux, il peut participer au salut en même temps que les pratiquants en s’inclinant légèrement.

    Avant de monter sur le Tatami, il faut ranger les armes. Elles doivent être posées sur le sol au bord du Tatami, jamais contre un mur car elles pourraient tomber, et de manière à pouvoir y accéder le plus rapidement possible. La pointe et la lame du Tanto et du Bokken le plus éloignés du Kamiza.

Personne ne doit enjamber les armes ou piétiner les chaussures.