Shihan 8ème dan de l’AIKIKAI de Tokyo,
Conseiller Technique National de la F.F.A.B.
Délégué de l’AIKIKAI So Hombu (Centre Mondial de l’Aïkido de Tokyo) pour l’Europe.
Nobuyoshi Tamura est Chevalier de l’Ordre National du Mérite et Médaille d’Or de la Jeunesse et des Sports.
Nobuyoshi TAMURA est né le 2 mars 1933 à Osaka, Japon. Fils d’un professeur de Kendo, Nobuyoshi Tamura aborde ses 16 ans lorsque son père décède. Il quitte alors le foyer familial avec la détermination de devenir indépendant et connaît, pendant une période, l’aide de bon nombre de personnes en des lieux variés.
En 1953, sous l’impulsion de Yamagushi Sensei, il entre au Hombu Dojo en tant qu’uchideshi (NDR : élève résidant). Il a alors vingt ans. Il sera considéré comme l’un des élèves les plus proches de Morihei Ueshiba, fondateur de l’aïkido.
Initié à l’Aïkido par Osawa Senseï, les liens avec sa pratique s’intensifient. Il rencontre d’ailleurs sa future épouse, Rumiko, au Dojo avant son départ pour la France en 1964 pour leur voyage de noces.
C’est donc durant le mois de novembre que le couple arrive à Marseille, envoyé par O-Sensei et le trajet partiellement payé par des démonstrations organisées sur le navire. Sa mission est simple : il s’agit de pro
pager l’image de l’Aïkido autant sous sa forme technique en diffusant l’enseignement transmis par le fondateur et son fils, Kisshomaru Ueshiba, que sous sa forme administrative en étudiant et développant les structures des différentes associations sportives françaises propres aux arts martiaux de l’époque. Simple mais pas facile car il arrive après quatre autres maîtres japonais (M. Mochizuki, T. Abe, M. Nakazono et M. Noro) qui avaient développé différentes organisations sur lesquelles s’étaient greffées de nombreuses querelles internes. Beaucoup devait donc être réalisé afin de développer un noyau d’élèves pour une évolution pérenne. À l’origine, Nobuyoshi Tamura enseignait l’Aïkido en dernière partie des cours de judo de Jean Zin et il ne devait rester en France que quelques mois …
Il adhère à l’Association Culturelle Française d’Aïkido (ACFA) créée par Noro pour rejoindre en 1971 la Fédération Française de Judo et Disciplines Associées (FFJDA). Il concourt également la même année à la création de l’Union Nationale d’Aïkido (UNA), sous-branche intégrée à la FFJDA. C’est sous cette égide que bon nombre de professeurs seront alors diplômés.
En 1975, Nobuyoshi Tamura se voit décerner son huitième dan des mains du fils du fondateur, Kisshomaru Ueshiba, à l’âge de 42 ans. Cette même année voit également apparaître la publication de l’ouvrage « Aïkido, méthode nationale », fruit d’un accord conjoint avec H. Mochizuki, et A. Nocquet.
L’Aïkido connaît alors pendant quelques années une phase houleuse pendant laquelle des groupes se créent et se déchirent.
En 1982, Nobuyoshi Tamura se prononce pour une scission de la FFJDA au profit de la Fédération Française Libre d’Aïkido et de Budo (FFLAB). « Les Aïkidokas doivent être maîtres de leur sort, seuls responsables de leur discipline, il y va […] de notre dignité. Créons notre propre fédération qui nous permettra une totale autonomie et un développement indépendant, comme au japon et comme l’aurait souhaité O-Senseï ».
En 1985 la FFLAB devient la Fédération Française d’Aïkido et de Budo (FFAB), organisme habilité auprès du Ministère de la Jeunesse et des Sports, dont il sera le directeur technique national (DTN). Enfin, en 1995 est créé sous requête de l’État français un seul organisme interlocuteur avec l’Aïkido, l’Union des Fédérations d’Aïkido (UFA) dans lequel chacune des sous parties conserve une autonomie relative. Nobuyoshi Tamura fut l’un des instigateurs, parmi beaucoup d’autres, qui ont ainsi permis à l’Aïkido de se propager en France au sein d’un organisme globalement unifié, pays ayant actuellement un nombre de pratiquants plus élevé qu’au Japon !
Actuellement, il enseigne principalement l’Aïkido en France dans le Var, au Dojo Shumeikan inauguré en 1995 et géré par une association, l’Ecole Nationale d’Aïkido (ENA), partie intégrante de la FFAB. Il y reçoit de petits groupes d’élèves, de 20 à 30 personnes, pour leur transmettre son enseignement. Nobuyoshi Tamura est également citoyen d’honneur de la ville de Lesneven où il organise et anime le stage international d’Aïkido depuis de nombreuses années.
En 1999, il reçu la médaille de chevalier de l’ordre national du Mérite.
C’est un grand privilège pour l’Europe et plus particulièrement pour la France de bénéficier de son enseignement. Le classicisme de sa technique est reconnu et apprécié dans le monde entier, en effet, Tamura Shihan non seulement continue à diriger des stages partout en Europe mais également sur tous les autres continents.
Nul autre ne pouvait tracer voie plus authentique. Sa réputation en Aïkido n’est plus à faire. Son efficacité hors du commun, malgré une frêle silhouette provoque chez tous ceux qui l’approchent un profond respect. Respect pour son Aïkido noble et élevé, mais aussi pour sa façon de l’enseigner avec cœur et justesse et pour l’Homme qu’il est.
Tamura sensei a un style qui lui est particulier car il a adapte les techniques à sa morphologie, son état physique et aux situations.
Il a refusé le 9ème dan car il estime qu’il n’existe que 8 dan.
Maître Tamura a écrit trois ouvrages :
♦ Aikido Méthode nationale, 1975
♦ Aïkido, 1986
♦ Etiquette et transmission, 1991
La préface du livre « Aikido Méthode nationale » a été écrite par Kisshomaru Ueshiba, fils du fondateur. Il écrit :
« … Maître Tamura était le disciple favori du regretté maître Ueshiba … « .
Nobuyoshi Tamura nous quitte le 9 juillet 2010, à l’âge de 77 ans.