René VDB, la sincérité et la passion d’un budoka

» Posté par le 4 mai 2012 dans Portraits | 3 commentaires

 

Tu as passé toute ta vie au Havre ?

Non, je suis natif de la Sarthe. Je suis né à 7 km du Mans, et je suis arrivé à l’âge de 17 ans au Havre.

Avec tes parents ?

Non, tout seul. Parce que je suis un petit garçon de l’Assistance Publique avec mes frères et sœurs. Je suis arrivé au Havre à l’âge de 17 ans. Auparavant, j’ai fait la plonge et le serveur dans la restauration, et je me suis dit que ce métier n’allait pas être pour moi, parce que je serais pris les jours de fête et j’ai décidé de faire autre chose. Donc je suis arrivé au Havre pour apprendre le métier de peintre en bâtiment. Ensuite j’ai été pendant des années en ap­prentissage, puis je me suis mis à mon compte pendant 6 ans, ça marchait très bien, ensuite j’ai terminé comme chef de travaux dans une entreprise. Je pratiquais l’aïkido, et cela a été pour moi important, de pouvoir travailler pour gagner ma vie et en plus prati­quer l’aïkido. J’ai énormément travaillé en aïkido, énormément. Lorsque j’ai commencé l’aïkido, j’avais 24 ans. Je suis arrivé dans un dojo de judo très réputé au Havre. J’ai regardé et j’ai vu une affiche avec un samouraï. Il y avait marqué aïkido dessous. Et je dis au professeur de judo, « mais c’est quoi l’aïkido » ? « Oh c’est pour les han­dicapés, ce n’est pas fait pour vous » et je me suis dit « mais pourquoi dit-il ça ? » Parce que j’étais quand même espiègle et je voulais toujours savoir pourquoi les gens disaient des choses. Je suis allé voir, j’ai regardé l’aïki et je me suis dit « ah, ce n’est pas mal ». Le professeur était impressionnant, par sa stature, sa taille dans le dojo, il repré­sentait, il sortait quelque chose. Et il me dit « Vous voulez pratiquer ? » Et je lui dis « Eh bien écoutez, je regarde ». J’ai dû rester ¼ heure, il y avait 7/8 personnes sur le tatami ; il me dit « vous voulez commencer quand ? » et je réponds « je reviens la semaine pro­chaine ». Il s’est dit : « comme tous ». Il y en avait plein, qui venaient et qui regar­daient.

La semaine d’après, je suis venu, je me suis inscrit et j’ai commencé. Et depuis ce jour je n’ai jamais arrêté. C’est dans ma mémoire, le 18 septembre 64, j’ai commencé l’aïkido, et j’ai continué. Au bout de 3 ou 4 mois je ne trouvais pas cela aussi dynamique que je l’espérais, et j’avais envie de changer. J’ai bien fait de continuer puisqu’en jan­vier 65, il a invité Maître Noro, et Senseï est venu dans le dojo. Je crois que cela a été pour moi déterminant : c’était extraordinaire de le voir travailler et de pouvoir en plus être à son contact, moi qui était tout jeune et un petit peu fou fou, plein de fougue, plein d’incohérences dans ma façon d’être. L’époque était comme ça, aussi, on avait envie de vivre, envie de s’amuser, et de faire les choses, sans excès, mais de faire tout, tout ce qu’on pouvait utiliser. On allait courir, on faisait des tas de choses, on aimait ça ; peut-être le fait d’avoir travaillé très jeune m’a donné cette envie de l’effort. Je crois qu’aujourd’hui malheureusement, le goût de l’effort se perd. Les gens sont toujours en train de se plaindre. Pour moi, franchement, la vie est belle. L’aï­kido a une importance capitale dans ma vie. Ça m’a structuré, ça m’a appris plein de choses. J’ai côtoyé les autres qui m’ont apporté énormément, par­ce que le contact avec les autres per­sonnes fait que tu te construis. Avec Maître Noro c’était génial, on ne par­lait jamais de passage de grade, on ne parlait pas de ça.

Et ton professeur s’appelait comment?

Monsieur David

Et lui, il est d’ici ?

Oui il est natif du Havre.

Avec qui a-t-il appris l’aïkido ?

Monsieur David a appris l’aïkido d’André Noquet et de Tadashi Abe. Il al­lait aux stages de Tadashi Abe. Mais l’aïkido était à cette période très peu connu. Ce sont surtout les judokas qui ont commencé à faire de l’aïkido. Pour Jean Zin par exemple et Tadashi Abe, c’était une période difficile – ils com­mençaient à pratiquer l’aïkido et sur­tout à l’enseigner – parce qu’il y avait des tests.

… des tests ?

Eh bien ils testaient les gens. Pour eux l’aïkido n’était pas quelque chose d’as­sez virulent. Mais je pense que les ju­dokas qui ont fait de l’aïkido à cette pé­riode avaient une autre image en fait. Comme ils n’avaient que le judo – il n’y avait pas le karaté, qui est arrivé après – ils se disaient que professionnellement cela pourrait leur amener autre chose et je pense qu’ils ont bien fait. Tous les judokas ne l’ont pas fait mais il y en a beaucoup qui l’ont fait et mon profes­seur faisait partie de ces gens puisqu’il était shodan de judo. Et donc il a perpétué son art. On leur doit beaucoup parce que 10 élèves pendant 10 ans, je ne sais pas si moi, je l’aurais fait. D’ailleurs il faut que j’aille le voir parce qu’il habite à Rouen, pas loin d’ici et j’ai promis de lui rendre visite. C’est important pour moi de le côtoyer. Il est celui qui m’a fait aimer l’aïki. En­suite il y a eu Maître Noro bien sûr, qui m’a apporté tellement de choses. Je dis toujours que les élèves doivent être demandeurs vis à vis de leurs professeurs. S’il n’y a pas ça, il n’y a pas d’échange, l’enseignant s’essouffle parce qu’il a l’impression que les gens viennent là, et qu’il ne doit que donner. Il doit donner mais s’il n’a pas suffisam­ment de connaissances, c’est très limité et à ce moment-là les élèves arrêtent. Lorsque les élèves sont demandeurs et que l’enseignant se recycle et conti­nue à travailler sur lui, cela débouche sur quelque chose de positif. Aujourd’hui j’ai eu 70 ans, c’était same­di dernier, le 23 janvier, et j’ai l’impres­sion que je recommencerai l’aïkido. J’ai l’impression aujourd’hui que cela ne fait pas 47 ans que je pratique. J’ai encore soif d’apprendre, je crois que cela ne s’arrêtera jamais. Ce budo est tellement riche qu’une vie ne suffira pas à aller au bout de ce que j’ai envie de faire. Mais je m’efforce de travailler le plus possible, pour mes élèves et pour moi. Parce qu’on travaille pour soi, pour les élèves, pour essayer que cet aïkido se perpétue et surtout pour le représenter le mieux possible.

Et c’est Noro qui t’a donné le 1er dan ?

Oui, et c’est une anecdote incroyable. Il vient au dojo et j’étais 1er kyu. Au 1er kyu on ne portait pas le hakama. D’ailleurs, aujourd’hui, je trouve cela un peu drôle parce que par exemple si vous faites du Iaï vous portez le ha­kama, si vous faites du kendo, vous portez le hakama, et si vous faites de l’aïkido, c’est le vêtement de l’aïkidoka, je ne vois pas pourquoi vous ne le por­tez pas. Il est vrai que pour la personne qui vient s’inscrire c’est cher, donc on essaie d’attendre un an. Mais il ne faut pas être plus royaliste que le roi, il faut à un moment donné dire ok, vous avez un an d’aïki vous pouvez porter le hakama. A l’époque, je ne l’avais pas et la ceinture ne m’intéressait pas, c’est porter le hakama qui m’intéressait. Un jour, Maître Noro vient pour un stage et à la fin du cours du samedi soir, mon professeur dit, « Monsieur Michel et Monsieur VDB vous passez l’examen shodan ». Ah bon, eh bien allons-y ; je pense que cela ne devait pas être terrible ce que j’ai fait à ce moment-là, ni lui ni moi n’avons eu le shodan et il a dit à Monsieur Michel, « vous avez l’autorisation de porter le hakama ». Je n’ai rien dit, j’attendais, moi non, donc je me suis dit tu vois, toi le petit gars qui croit que tout est arrivé eh bien tu vas attendre encore un peu. Donc j’ai attendu. Je suis allé un an après passer mon examen 1er dan sans ha­kama chez Maître Noro rue Constan­ce à Blanche. Quand je suis rentré, mon professeur en arrivant le mardi au dojo, m’a dit « Maintenant, vous pouvez porter le hakama, vous savez pourquoi ? » Je dis « Oui, je vous ai dit que la ceinture noire ne m’intéressait pas, la seule chose qui m’intéressait c’était l’habit ». Donc c’était incroyable. En même temps c’était bien, parce que cela canalisait quelque chose en moi qui aurait été peut-être un peu d’orgueil. Quand on est jeune on est tous un peu orgueilleux, c’est normal, avec le temps, on s’assagit, on voit les choses différemment et je pense que ce qu’il a fait a été très bénéfique. Je me souviens lorsque j’allais en stage et que je revenais au dojo, il me disait « Vous ne faites pas ce que vous avez vu au stage » Je ne le faisais pas, je gar­dais cela pour moi. Un jour, un test – il testait beaucoup comme le faisaient les Japonais. Allais-je passer outre ses ordres dans le dojo quand il n’était pas là ? Est-ce que j’allais faire des choses ? Je ne l’ai jamais fait. Parfois il n’était pas là le samedi et je faisais ce qu’il me montrait mais je ne montrais pas ce que j’apprenais dans les stages. Un jour il m’a dit « Bon, vous prenez les cours anciens et là, vous êtes libre ». Un professeur qui vous dit ça, dans son propre dojo, je ne pense pas qu’il y en ait beaucoup, même aujourd’hui. Cela m’a donné un tel respect pour lui, un tel respect et en même temps l’envie de me surpasser, lorsqu’il m’a donné cette chance, cela a été un bonheur, un bonheur total pour moi. Je crois que j’ai senti qu’on avait libéré quelque chose en moi qui a fait qu’aujourd’hui je suis encore sur les tatamis.

Tu as passé le 1er dan ?

En 68/69, et alors je n’ai jamais rien de­mandé. Le 2ème dan, c’est Monsieur David qui m’a donné un courrier pour Maître Tamura et à un stage à Paris, je suis arrivé avec le courrier, je ne savais absolument pas ce qu’il y avait dedans. Comme il faisait venir aussi Senseï en Normandie, je me suis dit qu’il avait peut-être un stage à lui proposer. Autrefois on faisait le stage complet et on passait les examens le dimanche après-midi.

Quand on avait fait tout le stage et qu’on était bien fatigué, ce n’était pas facile. Aujourd’hui, ils ont 11/12 minutes et ils n’ont même pas le physique pour le faire, une grande majorité. Donc je me suis dit, on y va. Je ne l’ai pas eu et Senseï m’a regardé et m’a dit « Je ne peux pas vous le don­ner ». Et j’ai dit « Mais, Senseï, je ne de­mande rien ». Je ne demandais rien, je n’avais pas envie. Pratiquer l’aïkido me suffisait largement et je me souviens qu’un jour Senseï Tamura m’a dit ça, il faudrait que tu écrives tout cela parce que c’est bien de ne pas toujours être dans la demande : « je veux un grade, je veux cela ». On n’était pas du tout dans cet esprit-là, pas du tout. Et le 3ème dan c’est la même chose : je suis allé à l’INSEP, il y avait un passage de grade avec des copains de chez Maître Noro. Je me souviens de Marcel Vergi­net qui était instructeur chez Senseï, qui était un super pratiquant. Je l’ai perdu de vue, mais j’ai eu des nouvel­les il n’y a pas longtemps. Il était 2ème dan et je suis allé le voir passer, moi qui étais 1er. Je regardais et je me dis mais qu’est-ce que je fous, moi, 1er dan. Lui, il est 2ème dan et donc il passait son 3ème à l’INSEP. C’était quelqu’un de vi­rulent. Virulent dans l’esprit, c’est à dire que j’ai l’impression qu’il ne supportait pas la médiocrité, il aimait bien que les gens se donnent à fond. Il était prof de gym dans l’Education Nationale et c’était un vrai prof. Il avait une sou­plesse incroyable et il nous apportait beaucoup, donc on était tous là quand il a passé son 3ème dan. Malheureuse­ment il ne l’a pas eu, il a fait un peu sa tête de lard, comme moi, d’ailleurs de temps en temps : il a bloqué la person­ne qui était avec lui, c’était Jo Cardot. Donc on ne lui a pas donné. Après on parlait avec Senseï et il me dit « Il faut que tu présentes ton 3ème dan ». Je n’ai jamais demandé quoi que ce soit, jamais, jamais, donc l’année d’après j’ai postulé, et j’ai passé mon 3ème dan. Je l’ai passé à Paris et Christian Tissier était là. Il arrivait du Japon. On n’était pas pressé de passer les grades. On ne passait pas 1er dan, 3 ans, 2ème dan, 5 ans. On n’y pensait absolument pas. Notre préoccupation, c’était l’aïkido, le budo. Et c’était im­portant, parce qu’on voyait des gens, à cette période, quand ils arrivaient à un niveau de 2ème ou de 3ème dan, ils avaient le niveau. Pour nous le 3ème dan, c’était fantastique. Je me disais, quand je vais avoir mon 3ème dan, ouah quel bonheur, et puis après ça a été le 4ème ; après, tu dis bon, ça va, et puis finalement, aujourd’hui en étant 7ème dan ça n’a rien changé en moi et j’ai toujours cette envie de pratiquer. J’oublie un peu cet aspect des choses parce que peut-être c’est là, c’est ar­rivé comme cela devait arriver et puis voilà. Mais je pense qu’aujourd’hui les grades sont donnés un peu facile­ment. Je pense que pour quelqu’un qui est administratif, le maximum c’est sandan. Après, il faut trouver autre chose pour eux, parce que le travail que font les administratifs moi, je ne le ferais pas ce n’est pas mon truc. Moi c’est l’aïkido, on ne peut pas tout faire.

 On ne peut pas être en même temps administratif et faire de l’aïkido à plein temps. Alors bien sûr que dans un sys­tème fédéral il est important d’avoir une structure. Il faut qu’il y ait d’abord toute cette structure autour d’une fédération : président, vice-président, secrétaire, membre du bureau, OK je suis tout à fait d’accord. Mais tout ce qui est technique doit être géré par les techniciens et non pas par ceux qui font l’administration. On sait que dans la technique, il faut qu’il y ait un peu d’administratif puisque lorsque l’on fait un stage, il faut structurer les choses. Mais un président de fédération, dans les 2 fédérations que je connais, ne de­vrait se préoccuper que du bien être de la fédération, c’est tout. Mais tout ce qui est technique doit être la chose des techniciens. Les techniciens ne devraient pas être au comité directeur d’une fédération. Parce que ça n’a rien à voir avec l’idée de propager l’aïkido. En plus on sait très bien que dans un système fédéral, ce qui compte, c’est d’abord des licenciés, on le sait, une fédération ne peut pas vivre s’-il n’y a pas de licenciés, ça on est d’accord. Mais il faudrait que les présidents de fédération et de ligue se disent « si on est là, c’est grâce à la technique », ça ne peut pas être autrement. Une maison, on commence par les fondations on ne commence pas par le toit. Donc ils devraient de temps en temps pren­dre du recul et se dire, quand même oui, c’est la technique et les budgets devraient être plus importants pour la technique que pour l’administratif. Donc aujourd’hui j’ai démissionné de mon poste de CEN parce que je n’étais plus en phase avec les administratifs. Bien sûr que dans mon dojo je suis obligé de faire de l’administratif mais ce n’est pas la même chose et il faut aujourd’hui quand même que tous ces gens pensent que la technique va se réveiller. Je souhaite de tout mon cœur, d’abord, qu’il y ait une unification de l’aïkido. Quand on parle d’unification, ça veut dire un regroupement de tous les pratiquants d’aïkido, quels qu’ils soient, dans un même groupe avec leurs différences, sans intervenir dans ces différences parce qu’ils pratiquent l’aïkido. Et aujourd’hui je fais un appel à tous les enseignants de haut niveau : il faut commencer à vous réveiller pour dire non. Il faut absolument faire quelque chose pour ce travail sinon, ça va se perdre. On perdra beaucoup de choses en ne restant que dans ce qui est l’administratif. D’abord ça évite d’avoir des techniciens qui sont plus administratifs : ils sont présidents de ligue et ils sont en plus CEN. Donc il y a un problème. Autrefois, ce n’était pas ça : même quand Senseï était là, tous ceux qui étaient techniciens voyageaient dans toute la France : on allait un peu partout, d’abord on nous convoquait au mois de juin, tous les responsables techniques étaient invi­tés et on distribuait les tâches. Toi tu étais là aujourd’hui, bon, je vais aller à ta place et toi tu viens là ; ça se pas­sait très bien. Et tout le monde a voulu tout gérer. Et c’est un petit groupe qui gère tout et qui dit toi tu vas là, toi tu vas là et les autres, il n’y a plus rien. J’ai démissionné de ce poste parce que d’abord je n’avais plus rien à y faire : on me donnait un stage par an – je suis désolé de le dire mais c’est la réalité – un stage invité en Picardie, (qui m’in­vite toujours d’ailleurs) et deux stages dans la ligue Ile de France, un stage par la fédé et un stage pour moi et puis de temps en temps un stage national que Maître Tamura nous a légué. Je me demande à quoi ça sert, et ce que je fais aujourd’hui, malheureusement.

Aïkidojournal 2011

3 Commentaires

  1. professeur que j’ai admiré par sa simplicité et le savoir qu’il m’a apporté dans les cours que j’ai eu dans son dojo. Je ne l’ oublierai jamais tout en pratiquant toujours le jujitsu et le judo. je serai sans doute retourner dans son dojo si il était encore par mis nous ?

  2. VDB fut l’élève de mon père et aussi mon professeur. J’ai un souvenir d’une discipline de fer. Il nous a forgé presque au sens propre. Si ma technique vient d’un peu partout, mon corps et mes réflexes viennent de lui. Merci!

    C’est aussi avec beaucoup d’émotion que je découvre ses mots sur mon père. Je découvre qu’en aïkido le lien entre un élève et son professeur peut être tissé de fils bien étranges.

  3. Il a été mon professeur dans les années 70-80.
    J’ai aujourd’hui 60 ans. Je ne suis pas prêt de l’oublier. Il m’a profondément marqué, tant par son engagement pou l’art qu’il nous enseignait que par une profondeur d’âme qu’il ne dévoilait pas facilement.

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