Toshiro Suga

Toshiro

»Posté par le 9 janvier 2015 in Portraits, Retours de stages, Toshiro Suga | 0 commentaire

Toshiro est un excellent professeur d’Aïkido d’origine japonais (d’où vient l’Aïkido). Il est sur Paris et ne vient dans les Landes que pour animer un stage qui a lieu généralement le premier week-end du mois de Janvier. Quand Toshiro fait des stages, il a l’habitude de raconter des histoires en rapport avec les techniques que nous faisons. Et ce qui est drôle, c’est que tout ce qu’il nous dit, ça nous permet de comprendre d’où viennent toutes ces techniques, leurs racines, leurs origines. Et cela nous permet aussi de comprendre pourquoi elles ont été créées. Et ça, c’est vraiment GÉNIAL !!!!! 2015 Et là, nous entamons l’année 2015 et le stage était les 3 et 4 Janvier 2015. Aujourd’hui, c’est le 4 janvier 2015, cela veut dire que le stage est fini et qu’il va falloir attendre 2016 pour pouvoir le revoir? Non ?! Mais pour moi, cela veut dire autre chose !! Pour moi, ça veut dire : que j’ai fait un stage avec un professeur qui descend de Paris pour nous transmettre tout son savoir, que si je n’avais pas fait ce stage, je n’aurais rien appris sur les secrets de l’Aïkido, que grâce à tout ce que j’ai vu, j’apprends plus de choses sur l’histoire de l’AÏKIDO, les stages nous permettent aussi de faire de nouvelles rencontres, de communiquer avec des personnes qui viennent par exemple de Nantes, de Bordeaux, de Bretagne et il y en a même qui n’hésitent pas à venir de l’Espagne pour faire un stage de 2 jours !! et surtout : « J’AI PASSÉ UN SUPER WEEK-END !!!!!!!!! #:-D» Tous les stages que je fais agrandissent l’amour que je consacre à l’aïkido et agrandit aussi mon épanouissement.                                               ...

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Vaincre sans combattre (interview Toshiro Suga)

»Posté par le 11 mars 2012 in Histoire et philosophie, Toshiro Suga | 0 commentaire

Toshiro Suga est un maître d’Aïkido à part. Dans une discipline où beaucoup parlent d’efficacité plus qu’ils n’en font preuve, il démontre un Aïkido à la puissance redoutable. Formé au Japon à l’Aïkikaï de Tokyo il recevra l’enseignement du fondateur et de ses plus proches disciples avant de venir diffuser l’Aïkido en occident. Son savoir encyclopédique lui permet de mettre en lumière la logique sous-jacente des techniques. Spécialiste reconnu du travail des armes de l’Aïkido, nous l’avons rencontré pour vous à l’occasion de la sortie d’un DVD qui fera date. Interview avec un maître au franc-parler et à l’humour indéniables.   Quand avez-vous commencé à pratiquer l’Aïkido ? J’ai commencé l’Aïkido le 16 février 1968. Je voulais aller au cours d’Osenseï de 6h30 à 7h30 mais malheureusement d’importantes chutes de neige paralysaient les transports et je n’ai pu me rendre qu’au cours de 15h. Je suis allé à cet horaire pendant un an et demi. Osenseï enseignait de 6h30 à 7h30 mais il revenait toujours pendant le cours de 15h. J’étais jeune. J’avais 17 ans et avec certains de mes camarades on n’aimait pas tellement que Osenseï vienne à notre cours parce que cela signifiait que nous allions rester longtemps en seïza. Nous restions immobiles pendant de longs moments à observer et écouter Osenseï. Nous étions jeunes et nous voulions bouger donc le moins qu’on puisse dire est que sa venue ne nous excitait pas particulièrement. Et je crois que certains maîtres partageaient ce point de vue… (rires). Aujourd’hui je suis vraiment heureux d’avoir vécu ces instants-là, les derniers moments d’Osenseï, mais il ne faut pas cacher nos sentiments de l’époque. Ceci dit, malgré notre envie de bouger nous regardions tout de même sérieusement et avec le plus grand respect. En fait, à l’époque nous croyions que Osenseï était immortel et nous ne comprenions pas à quel point ces moments étaient précieux. Je le vis presque quotidiennement pendant un an jusqu mois de février 69. A partir de là et durant les deux derniers mois de sa vie il souffrait trop pour pouvoir monter au dojo… (Note : L’Aïkikaï est un immeuble de quatre étages et le dojo principal se trouve au deuxième) Aujourd’hui je comprends à quel point j’ai eu une chance merveilleuse et je chéris tous les souvenirs que j’ai d’Osenseï. Sa présence magnétique, son aura extraordinaire, sa voix si claire. Et son Aïkido si pur… Beaucoup de pratiquants aujourd’hui n’ont vu Osenseï qu’en portrait. Ils n’ont souvent même pas vu les rares vidéos de ses démonstrations. Ils en entendent parler mais il n’est qu’une image très vague. Sa voix, ses mouvements me restent et je suis vraiment reconnaissant d’avoir eu cette grande chance.   La pratique d’Osenseï a évoluée durant toute sa vie. Quelle est l’époque que vous considérez comme son apogée ? C’est une question très difficile. Je n’ai vécu que sa dernière période et ne connaît les précédentes qu’à travers les films, les livres et les témoignages de ses élèves de l’époque. Mais je pense que comme pour tous les grands créateurs chaque moment est aussi riche et intense. Sa dernière année fut sans doute celle où son enseignement fut le plus concentré, allant droit à l’essentiel. Une concentration extrêmement aiguë et des gestes totalement épurés… Osenseï avait du mal à monter au deuxième étage à l’époque mais une fois qu’il pénétrait dans le dojo il dégageait une énergie phénoménale. C’était son monde, sa raison de vivre. Observer sa transformation était incroyable ! Je crois qu’on ne peut pas dire qu’il y ait eu une époque plus importante que l’autre. Chacune s’est nourrie des précédentes et Osenseï jusqu’à ses derniers instants affinait son art…   Qu’est-ce qui vous a attiré dans la pratique de l’Aïkido ? Rien ! Mon père m’a dit un jour : « J’ai observé tous les maîtres de Budo et Ueshiba est le plus grand. Tu vas pratiquer l’Aïkido. » Je n’étais pas tellement content car j’étais un adolescent classique, heureux de regarder la télévision et de ne rien faire. J’étais assez bon dans les sports de balle. J’étais très bon en base-ball, bon en basket-ball, volley-ball, toutes ces sports de balle. En ping-pong j’étais champion. Mais en gymnastique je n’étais pas bon du tout. Et l’Aïkido se rapprochait plus de la gymnastique que d’un sport de balle ! J’avais fait du Judo vers l’âge de 15 ans. C’était dans le meilleur dojo de la Police de Tokyo. L’entraînement était si douloureux que je gardais un souvenir très moyen des Budo. Mais bon, mon père m’a dit « Il faut que tu y ailles. » donc j’ai suivi son conseil et aujourd’hui je ne le regrette pas. C’était un excellent choix.   A quel moment est-ce que...

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Le combat contre soi-même (interview Toshiro Suga)

»Posté par le 11 mars 2012 in Histoire et philosophie, Toshiro Suga | 0 commentaire

    Toshiro Suga est un personnage hors-normes dans le monde des arts martiaux. Après avoir étudié auprès du fondateur et des plus grands maîtres de la discipline il est venu à son tour diffuser le message de l’Aïkido en occident. Réputé pour la puissance de ses techniques, son franc-parler et son humour très direct, il nous livre à l’occasion de la sortie-évènement de son nouveau DVD sur le jo quelques réflexions sur le travail des armes, le sens de la pratique et Moriheï Ueshiba. Senseï, vous avez étudié l’Aïkido à l’Aïkikaï auprès de Osenseï et des plus grands experts. Avec qui en particulier avez-vous étudié le travail du jo ? Le système de cotisations qui est aujourd’hui en vigueur à l’Aïkikaï était déjà le même à la fin des années soixante. Il y a la cotisation mensuelle qui couvre tous les cours du lundi au samedi, et une cotisation qui couvre ceux du dimanche. Lorsque je me suis inscrit j’ai commencé avec la cotisation simple et je pratiquais quotidiennement à l’exception du dimanche. Lorsque je suis devenu 2ème dan j’ai commencé à venir le dimanche aussi. A cette époque maître Saïto enseignait le dimanche à l’Aïkikaï, notamment le travail des armes. C’est avec lui que j’ai appris les bases. Mais le cours de maître Saïto durait depuis plusieurs années et la plupart des élèves pratiquaient avec lui depuis longtemps. Il n’y avait pas de cours débutants et j’ai eu beaucoup de mal à suivre. Heureusement un de mes sempaïs m’a aidé à étudier le kata 31. Lorsque je suis arrivé en France je ne connaissais donc quasiment que le kata 31. Par la suite c’est avec maître Chiba et maître Tamura que j’ai eu la chance d’étudier les armes. J’ai aussi regardé très souvent les vidéos de maître Ueshiba. Je ne pouvais pas me lasser de regarder encore et encore ses merveilleuses techniques. J’ai ensuite travaillé passionnément afin de polir ma technique et aujourd’hui je crois que mon travail au jo est le fruit de l’enseignement précieux de ces maîtres et de mes recherches. Y a t il d’après vous des différences entre la technique au jo de maître Ueshiba, de maître Tamura, Chiba et Saïto, et si oui lesquelles ? Je crois que leur travail est un peu différent. C’est dû à leurs morphologies. Leurs morphologies et leurs capacités physiques sont différentes et cela a naturellement influencé leur technique. Si on devait les qualifier en un seul mot je dirai que maître Saïto était puissant, maître Chiba rapide et maître Tamura souple. Bien sûr ils possédaient ces trois qualités mais c’est sans doute celle qui les définit le mieux. Cela dit j’ai eu la chance de voir le corps de nombreux maîtres et celui de maître Tamura était le plus impressionnant. Il est âgé maintenant mais dans dans la force de l’âge il possédait un physique extraordinaire. Son corps était à la fois extrèmement souple mais en même temps solide comme de l‘acier. Maître Ueshiba lui possédait à la fois une souplesse et une puissance phénoménales. C’est pourquoi sa technique de lance est plus qu’incroyable. Finalement chacun de ces maîtres a construit sa technique avec ses capacités, son caractère et en fonction de sa morphologie. C’est ce qui les rend uniques. Osenseï avait semble t il des capacités physiques asez extraordinaires. Oui. On rencontre de temps en temps des personnes extrèmement fortes. D’autres extrèmement souples. Mais il est très très rare de rencontrer des gens qui allient à la fois la force et la souplesse, surtout à un tel degré. Je pense qu’il n’y en a qu’une poignée par siècle. Maître Ueshiba avait une disponibilité extraordinaire grâce à sa souplesse. On le voit à ses poignets, ses coudes, à l’ensemble de son corps. Maître Toheï et maître Tamura sont sans doute les seuls à avoir eu une souplesse qui approchait la sienne parmi ses élèves. On rapporte aussi de nombreuses anecdotes concernant la force de Osenseï. Oui, je me souviens particulièrement de deux anecdotes que j’ai entendues de témoins directs. La première m’a été racontée par maître Kurita qui vit actuellement au Mexique. A l’époque Kurita senseï était uchi-deshi. Un arbre malade encombrait le jardin depuis un certain temps. Lorsqu’il fallut le déplacer les deux jardiniers qui avaient été appelé ne parvenaient même pas à le faire bouger. Deux uchi-deshis sont alors venus les aider. Les deux jardiniers d’un côté et les deux uchi-deshis de l’autre avaient accroché une corde à l’arbre mais ils ne parvenaient toujours pas à le déplacer. Osenseï impatienté a alors dit à Kurita et au second uchi-deshi d’aller prêter main forte aux jardiniers pendant qu’il prenait la corde de...

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Toshiro Suga

»Posté par le 11 mars 2012 in Portraits, Toshiro Suga | 1 commentaire

    Toshirô Suga, né à Tokyo le 22 août 1950, est un enseignant d’aïkido, 7ème dan Aikikai. Formé au Japon à l’Aikikai de Tokyo. Il intervient dans de nombreux stages en France et à l’étranger. Il réside actuellement à Paris. De retour en France, il à vécu et enseigné l’aïkido à Brest, de 1989 à 2002. Dans un premier temps au dojo Brestois puis en 1991 il repris les cours d’Aïkido du Kiai judo club (2 rue Victor Eusen) à Saint-Pierre. Le dojo a été construit dans les années 70. Maurice Le Treut, 6ème dan de judo et 4ème dan d’aïkido, l’a conçu dans l’esprit d’un dojo japonais. Les élèves et professeurs y trouvent un espace agréable qui, à partir du printemps, s’ouvre sur un jardin arboré grâce à ses larges baies vitrées. Le dojo a reçu, dans le passé, les visites de Maître Tamura et Maître Nocquet. Monsieur Le Treut y a enseigné le judo et l’aïkido jusqu’à son décès en 1991. Maître Toshiro Suga, 6ème dan d’aïkido, a pris ensuite la direction des cours. Grâce à la connaissance et aux nombreuses qualités de ce grand maître, le club a connu un excellent développement (150 adhérents) pour la section Aïkido : le Dojo Shobukan. Les enseignants actuels (Stéphane Le Ru 3ème dan, Dominique Caudan 4ème dan, et Serge Pouliquen 4ème dan) sont tous d’ancien élèves gradés de Toshiro Suga et ils continuent à transmettre un enseignement de l’aïkido fortement marqué par son empreinte. Serge Givaja a également fait partie de l’équipe enseignante jusqu’en 2005, date à laquelle il a ouvert un club à Gouesnou. Maître Toshiro Suga est le conseiller technique du dojo Shobukan et vient, une fois par an, y animer un stage. Formation à l’aïkido Japon Toshirô Suga pratique le judo vers l’âge de 15 ans dans le meilleur dojo de la police de Tokyo. À 17 ans, sur les conseils de son père, il commence la pratique de l’Aïkido le 16 février 1968 à l’Aikikai so Hombu Dojo de Tokyo. Il bénéficie pendant un an et demi des passages et des conseils quotidiens de Morihei Ueshiba durant le cours de 15h00 de maître Sadateru Arikawa connu pour sa pratique extrèmement martiale. Il suit également les cours quotidiens de Mitsugi Saotome, d’Akira Tohei, de Yasuo Kobayashi, de Tohei Koichi, de Kisshomaru Ueshiba et de Morihiro Saito. France Toshirô Suga arrive en France le 11 août 1971. Il rencontra alors maître Nobuyoshi Tamura dont il suit depuis l’enseignement. Chargé d’enseignement national (CEN) à la FFAB, il possède le grade de 7ème dan de l’Aikikai. Il transmet son enseignement tout au long de l’année au cours de stages nationaux ainsi qu’aux quatre coins du monde. Enseignement de l’aïkido Les clubs De 1980 à 1985 il débuta ses activités d’enseignant à Saint Brieuc :Club de Saint Brieuc De 1985 à 1989 il part au Canada où il entraîne les membres des forces armées en aïkido et au combat à la baïonnette. De 1989 à 2002 il enseigne l’aïkido dans un club Brest|Brestois qui continue à transmettre un enseignement de l’aïkido fortement marqué par son empreinte :Dojo Shobukan de Brest Depuis 2002 :ASH Aïkido à Herblay et Aïkido club Boisséen DVD technique d’aïkido Ken, les racines de l’aïkido, 2006 Jo, le pilier de l’aïkido, 2008 Les fondements de l’aïkido, 2010 Fondements de l’aïkido en dynamique, 2012 Points clef de son enseignement Réalisme, Pragmatisme, Éthique, utilisation des armes, Autres éléments biographiques Étudiant de l’école des Beaux-Arts de Paris dans les années 70, il fit plusieurs expositions de peintures à Paris et à Tokyo. Il est membre à vie du « Le Salon|Salon » Il a joué dans quelques films. Son rôle le plus notable est celui de Chang dans le film Moonraker (film)|Moonraker (Lewis Gilbert, 1979 au cinéma|1979). Filmographie En tant qu’acteur  Moonraker, Lewis Gilbert, 1979 : Chang Tout dépend des filles…, Pierre Fabre, 1980 : Takashi Le Bouffon (téléfilm), Guy Jorré, 1981 : le japonais Charlots connection, Jean Couturier,...

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Iaï, tachiaï, iaïdo, iaïjutsu…

»Posté par le 9 mars 2012 in Histoire et philosophie, Toshiro Suga | 0 commentaire

    Je vais reprendre aujourd’hui les réflexions sur l’origine des termes que nous utilisons régulièrement dans la pratique par l’analyse de iaï et ses corollaires, tachiaï, iaïdo, iaïjutsu. Je développerai ensuite en abordant brièvement l’histoire du iaï et celle des katakiuchi, vengeances du Japon traditionnel…   Iaï   « Iaï » est un mot composé de deux caractères, « i » et « aï ». Il est lui-même utilisé en combinaison pour former les mots « iaïdo » et « iaïjutsu ». Le premier kanji utilisé dans iaï, i, est composé de deux parties. La partie supérieure symbolise le corps, tandis que la partie inférieure représente une tête ou un crâne couronné, partie évoquant ce qui est ancien. Ce premier caractère évoque aussi l’idée de barrière, une barrière entourant un corps suggère alors ici l’idée… de chaise. Mais si la chaise a été utilisée en Chine depuis plusieurs siècles ce n’est pas le cas du Japon qui ne l’adopta réellement qu’à l’époque moderne. Ce premier caractère utilisé au Japon convie donc l’idée d’être assis mais… par terre. Le second kanji, aï, est le même que celui utilisé pour écrire Aïkido. Une explication de son origine est l’image d’un couvercle sur un trou. Il contient alors des notions telles qu’hermétique, superposition, unité. En Aïkido on insiste beaucoup sur la notion d’harmonie mais ce sens n’est pas si évident lorsque l’on étudie l’origine de ce caractère. En tout état de cause le sens d’unité est bien plus présent que celui d’harmonie dans sa construction. Cela peut aussi nous amener à reconsidérer le sens de notre pratique en intégrant par exemple l’idée de superposer notre ki sur celui de l’autre personne, de l’englober. Il est alors important de revoir l’origine et les différentes significations possibles de ki, terme que nous avons déjà étudié dans un précédent numéro. « Au », qui devient « aï » dans les mots composés, est donc la rencontre, la superposition, l’unité même temporaire de deux choses, deux sabres dans le cas de la pratique martiale.   Tachiaï   Si iaï véhicule l’idée du combat assis, « tachiaï » est son pendant, le combat debout. Tachiaï est aussi composé de deux caractères. Le premier, tachi, représente un homme debout. Le second est le même que le deuxième caractère de iaï. Tachiaï est un terme qui est aujourd’hui surtout utilisé en Sumo et désigne la charge initiale entre les combattants. Il est aussi présent dans le nom de nombreuses techniques martiales, notamment en Daïto ryu.   Iaïdo, Iaïjutsu   Iaï est un terme qui nous intéresse surtout parce qu’il forme la première partie des mots Iaïdo et Iaïjutsu, disciplines que nombre d’entre nous étudient ou ont étudié. Nous avons déjà abordé le, caractère do, qui signifie voie. Jutsu signifie quand à lui technique. La différence entre les budos et les bujutsus est un débat qui occupe les chercheurs martiaux. Je crains que ce soit malheureusement une question sans issue définitive puisque le même mot peut recouvrir des conceptions différentes selon le maître qui l’emploie. Pour simplifier nous dirons que le Iaïjutsu insiste plus sur la finalité technique tandis que le Iaïdo, sans renoncer à la cohérence martiale, porte plus son attention sur le fait d’éduquer l’homme. Techniquement le Iaïdo consiste à dégainer et couper, généralement dans le même geste. Comme nous l’avons vu le terme iaï évoque entre autres le fait d’être assis. Le Iaïdo comprend ainsi, bien que cela puisse varier selon les écoles, un très grand nombre de katas qui débutent dans cette position et qui forment la base de la discipline. A l’origine le iaï semble avoir été pratiqué exclusivement en position debout. C’est au cours des siècles que les différentes écoles ont peu à peu intégré le travail à partir de la position assise, suivant en cela le courant de l’histoire. En effet si au départ les techniques ont été élaborées en temps de guerre, la longue période de paix de l’ère Edo créa une situation où les combats étaient de plus en plus des attaques surprises et de moins en moins des confrontations de type duel. Les traditions martiales s’adaptèrent donc aux circonstances les plus fréquentes. Un grand intérêt du travail assis est que les contraintes supplémentaires amènent le pratiquant à développer des capacités qui rendent ensuite le travail debout bien plus aisé. En ce sens la logique est la même qu’en Aïkido ou Daïto ryu. Une étude des denshos, rouleaux de transmission technique des écoles traditionnelles, révèle que les techniques de dégainage représentaient environ 30% du cursus. Le reste était consacré au kenjutsu, les techniques de combat le sabre une fois dégainé. Cela est tout à fait logique dans la mesure où les écoles anciennes avaient un objectif pragmatique, assurer la survie de...

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Gojo, les cinq vertus de Confucius

»Posté par le 9 mars 2012 in Histoire et philosophie, Toshiro Suga | 0 commentaire

  L’influence du Shintoïsme ou du Bouddhisme dans les arts martiaux japonais est parfaitement connue. Par contre, celle du Confucianisme est souvent mésestimée. Toshiro Suga nous révèle aujourd’hui l’importance majeure de cette pensée dans l’histoire japonaise et plus particulièrement dans la caste des samouraïs…   Lorsque la rédaction de Seseragi m’a demandé d’expliquer quelques termes utilisés en Aïkido à travers l’analyse de leur kanji je l’ai fait avec plaisir en précisant que mes écrits devaient être considérés comme des pistes et non des vérités absolues. Certains lecteurs ayant été intéressés par ces tentatives d’explications la rédaction m’a demandé de continuer cette rubrique. Je m’attelle à présent à des aspects spirituels et historiques que j’estime liés à notre pratique. Mais je tiens encore une fois à préciser qu’il ne s’agit que de mon interprétation. J’ai consacré ma vie à l’Aïkido et je suis un pratiquant et non pas un historien ou un philosophe. L’analyse des sujets que je vais aborder sera donc limitée par mes connaissances. Je vous prie donc d’avance de m’excuser pour toute erreur éventuelle et vous conseille d’approfondir vos recherches dans des ouvrages spécialisés si une notion évoquée vous intéresse. Le Japon a connu de nombreuses luttes de pouvoirs entre seigneurs. La plus grande période de guerre civile prit fin en 1615. Dès lors le Japon connut pendant plus de 250 ans la plus longue ère de paix de l’histoire de l’humanité. Mais comment les Tokugawa ont-ils réussi à préserver la paix après cinq siècles de guerre civile ?   Une époque à l’éthique fluctuante   Le Japon a été unifié grâce au combat de trois hommes, Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi puis Tokugawa Ieyasu. Ieyasu avait comme tout conquérant le désir de voir se perpétuer sa lignée. Il pouvait pour cela faire appel à la force et l’intimidation et il ne s’en est effectivement pas privé, gardant par exemple les familles des seigneurs dans une situation de quasi-otages. Mais tout déploiement de force amène le ressentiment et porte en lui-même les racines de sa destruction. C’est pourquoi Ieyasu agit subtilement en s’attaquant à la racine du problème, l’éthique des samouraïs. Au Japon l’importance du nom est plus encore qu’ailleurs portée à son paroxysme et un clan ne trouve de signification que dans sa survie. Cinq siècles de guerres acharnées avaient développé un instinct de survie extrêmement puissant et l’on peut dire que la pérennité du clan finit par tout justifier dans cette époque troublée. Les trahisons se succédaient et personne n’y voyait rien à redire dans la mesure où le clan en sortait grandi ou au moins préservé.   Une école de la loyauté   Le confucianisme était arrivé dans l’archipel entre le 3e et le 6e siècle. Cette école de pensée qui devint quasiment une religion en Chine garda son essence au Japon où elle servait principalement à développer l’esprit moral et enseigner la conduite juste qu’un homme devait adopter. Le génie de Tokugawa fut d’élever le Confucianisme en doctrine d’état, soumettant le gouvernement et la société à ses préceptes. Le plus important à ses yeux étant probablement l’interdiction de servir deux maîtres dans une vie… En quelques années le Confucianisme prit une importance grandissante. Tout samouraï s’adonnait à son étude et ses enseignements se propagèrent très rapidement dans la société. Les valeurs confucianistes furent reprises dans la conduite du gouvernement, mais aussi dans les domaines de l’art et des arts martiaux. Le confucianisme restera une doctrine d’état durant toute l’ère Edo et sera un des fondements de la stabilité du shogunat des Tokugawa. Il imprégna définitivement l’âme japonaise au plus profond d’elle-même.     Gojo: Jin, Ghi, Rei, Chi, Shin   L’enseignement de Confucius repose sur les gojo, les cinq vertus que doit posséder et cultiver l’homme véritable.   Jin : la bonté, l’amour, la fraternité L’idéogramme de jin est composée de deux parties. La partie de gauche symbolise un homme debout, celle de droite signifie deux. Ce kanji symbolise l’absence de conflit et l’harmonie parfaite.   Ghi : la droiture, la justice Cet idéogramme est aussi divisé en deux parties. La partie haute symbolise un mouton. Celle du bas une arme de guerre, et par extension « moi », son porteur. Dans l’antiquité le mouton était le sacrifice le plus prestigieux que l’on pouvait offrir. Ce kanji symbolise la possession et par extension la justice.   Rei : la bienséance, la politesse Cet idéogramme est composé de trois parties. La partie de gauche représente un autel. Elle porte la signification de « présentation ». La partie supérieure de droite représente une décoration. La partie inférieure représente une fève de soja. La signification d’origine de ce kanji est celle de l’abondance d’esprit. Finalement elle...

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